Tout comprendre de l’empreinte carbone

Empreinte carbone, CO2, tonnes de gaz carbonique, gaz à effet de serre, dépense énergétique, ressources fossiles… Toutes ces notions clés qui nous éclairent sur le réchauffement climatique, et pourtant bien trop incomprises. Il est donc temps de faire un retour détaillé sur celles-ci, et tout comprendre sur l’empreinte carbone !  

 

Pour comprendre les enjeux de l’empreinte carbone, faisons d’abord un petit point sur la mécanique du réchauffement climatique, puisque les deux sont directement liés.

 

Les GES et le réchauffement climatique

Un petit cours de SVT s’impose. La Terre est enveloppée d’une couche de gaz, que nous connaissons plus communément sous le nom d’atmosphère, cette “gigantesque couche gazeuse qui entoure le globe terrestre” (merci Le Robert). Les rayons du soleil émettent de l’énergie solaire qui va frapper la surface de la terre, permettant de réchauffer la planète, aussi bien les océans que les surfaces terrestres. La terre va ensuite renvoyer  ⅓ de ces rayons jusqu’à l’atmosphère, sous forme de rayons infrarouges, pour se refroidir. Donc jusque là, c’est comme si la terre transpirait pour refroidir la température de son corps, tout en absorbant la chaleur nécessaire pour réussir à vivre. Ces rayons infrarouges sont ensuite absorbés dans l’atmosphère puis renvoyés en partie sur la planète pour la réchauffer une fois encore. Bien qu’une dizaine de gaz la composent, l’absorption et le renvoie des rayons infrarouges se font par les fameux gaz à effet de serre (GES)

Nous connaissons principalement le dioxyde de carbone, qui est le très réputé CO2, mais il y a également la vapeur d’eau, H2O, le méthane, CH4, ainsi que le protoxyde d’azote, N20, et l’ozone, O2

 

Ces gaz retiennent donc la chaleur dans l’atmosphère et continuent à réchauffer la planète… Et heureusement ! En effet, sans la présence de l’atmosphère, la planète aurait une température constante de -18°, tandis que l’effet de serre permet de la réguler à environ 15°. Leur émission est produite par de nombreux phénomènes naturels, que ce soit la respiration des êtres vivants, la décomposition des matières organiques, les évaporations de l’eau, les éruptions volcaniques, et bien d’autres encore. 

 

L’industrialisation de l’Homme, par la production massive d’usines, d’élevages animaux ou encore des différents moyens de déplacement par exemple, produit également ces gaz à effet de serre. Cette industrialisation en a aussi créé des nouveaux, comme les gaz fluorés, principalement utilisés dans les équipements permettant de maintenir le froid et les aérosols. Elle va donc massivement accroître le nombre de gaz retenues dans l’atmosphère et alors réchauffer d’autant plus la planète. Voici comment est né le fameux réchauffement climatique. 

La chaleur engendrée par toutes ces activités polluantes produit un dérèglement climatique qui provoque les catastrophes naturelles que nous connaissons depuis de nombreuses années ; la fonte des glaces, la montée des eaux, la sécheresse intensive, les feux de forêts, et bien d’autres encore. 
Chacune de ces activités produit une quantité différente de gaz à effet de serre, polluant plus ou moins selon le secteur concerné. Selon le ministère de la transition écologique, la production d’électricité est le secteur le plus polluant, émettant 41% du taux de CO2 mondial en date de 2018. Le transport (25%) et l’industrie et construction (18%) se situent en 2ème et 3ème position.  

 

Maintenant que les bases du réchauffement climatique et des gaz à effet de serre sont posées, présentons l’empreinte carbone pour mieux comprendre comment appréhender toutes ces informations. 

 

Tableau référençant les origines des GES anthropiques (produits par les activités humaines) , Carboacademy 2022

 

Qu’est ce que l’empreinte carbone ? 

L’empreinte carbone est une mesure de l’impact des activités de l’Homme sur les changements climatiques, et donc, la planète. Sa mesure s’exprime en tonnes d’équivalent CO2 pour simplifier le calcul en exprimant le tout dans la même mesure. Il ne faut tout de même pas oublier que chaque GES (Gaz à Effet de Serre pour ceux qui ont lâché le fil) a des propriétés différentes, que ce soit leur durée de vie dans l’atmosphère ou la quantité d’énergie absorbée. Cette méthode de calcul a pour objectif de déterminer le niveau de consommation de plusieurs entités. Elle mesure celui d’un habitant, mais aussi d’une entreprise (qui a pour obligation de réaliser un bilan carbone), d’un pays (depuis le Protocole de Kyoto en 1995, les pays mesurent chaque année leurs émissions de gaz à effet de serre), d’un secteur en particulier ; en bref, tout ce qui émet du GES. Comme on le disait plus tôt dans l’article, des secteurs contribuent au changement climatique en émettant plus ou moins de pollution. C’est grâce à l’empreinte carbone qu’il est possible d’évaluer le niveau de pollution d’une activité

 

Le calcul est le suivant : 

Émission de GES  X Potentiel de Réchauffement Global (PRG) selon une période donnée.

 

Puisque chaque gaz a une durée de vie différente, chacun aura un PRG différent. A titre de comparaison, 1 tonne de CO2 représente environ 580 000 km en TGV, 5 181 km en voiture, 61 smartphones, 43 jeans en coton, 138 repas avec du bœuf. 
L’empreinte carbone mesure donc chaque activité de notre mode de vie pour adopter les solutions qui permettent de réduire le bilan des émissions d’énergies fossiles. Comment ? Qu’est-ce qu’une énergie fossile vous dites ? 

 

Depuis plusieurs centaines de millions d’années gisent sous la surface de la terre de la matière organique des êtres vivants, composée de carbone, comme les plantes, les bactéries, les champignons ou encore les animaux. Ces matières organiques prennent des millions d’années à changer leur état pour devenir les énergies qui sont majoritairement exploitées dans le monde, le pétrole (31%), le charbon (27%) et le gaz (24%). Cependant, ces énergies ,en plus d’être très polluantes quand elles sont en combustion car elles libèrent des GES, sont aussi limitées

 

Quel est l’impact carbonique de la société ? 

Chaque individu émet donc une empreinte carbone plus ou moins conséquente selon son niveau de consommation. En moyenne, un français émet 9 à 10 tonnes de gaz à effet de serre par an. Pour limiter le changement climatique institué par le traité climatique des Accords de Paris de 2015, il faudrait que toute la population diminue sa consommation à 2 tonnes d’ici à 2050. Ces Accords traitent aussi du besoin urgent de baisser la température de la planète de 1,5 voire 2° minimum.

 

Aussi, chaque secteur du pays est responsable d’un certain niveau d’émission de gaz à effets de serre. C’est ainsi que le transport est le secteur le plus polluant du pays avec un taux de 27%, dont 77% par la simple utilisation de la voiture. Il existe donc des solutions de sobriété pour réduire son empreinte carbone dans chacun des secteurs, en adoptant davantage les transports en commun ou des moyens de déplacement éco responsables comme le vélo par exemple, mais aussi en limitant sa consommation de viande qui représente 39% d’émission carbone de l’alimentation, entre autres.

 

Or, nous nous sommes rendus compte que malgré tous les efforts de sobriété qu’une personne peut adopter pour réduire au maximum ses 10 tonnes d’émission CO2, 4 de ces 10 tonnes concernent les émissions de l’Etat et des entreprises. 

L’effort de diminution est donc personnel, bien qu’il soit avant tout national, raison pour laquelle nous devons compter sur la décarbonisation de l’Etat.

 

Il en va de même pour le comparatif des revenus des habitants à l’échelle mondiale. En effet, le Rapport mondial sur les inégalités 2022 nous montre que 50% de la population la plus pauvre, possédant un revenu inférieur au revenu médian, consomme en moyenne 5 tonnes. Ce sont bel et bien les 10% les plus riches qui consomment en moyenne 25 tonnes, provoquant une fois encore ces inégalités de dépenses qui vont amener les gaz à effet de serre à s’accentuer avec les modes de vie de chacun.
Aussi, la moyenne d’émission énergétique par habitant en France est de 9 à 10 tonnes d’équivalent CO2. Or cette moyenne a divisé le taux d’émission du pays selon le nombre d’habitants. Il faut tout de même garder en tête que tous les habitants ne consomment pas de la même manière, et que le principe de pollution par revenu s’applique également dans le pays.

 

Consommation moyenne d’un français par secteur, Save4Planet 2022

Le calcul de l’empreinte carbone permet donc de se rendre compte que nous sommes face à un enjeu globalisé. Il en va de la responsabilité de chacun de faire les efforts nécessaires pour réduire le taux des gaz à effet de serre en limitant la température mondiale de 1,5 à 2°. Mais il est nécessaire d’inciter les plus consommateurs à changer leur modèle de fonctionnement pour trouver un pied d’égalité.

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